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1802-2002
Bicentenaire
de la naissance de
Victor Hugo

 

 
DOSSIER SPECIAL
> Brève biographie politique de Victor Hugo

Pair avant d’être proscrit


Fils d’un général d’Empire, Hugo embrasse d’abord les idées royalistes. Au moment de la seconde Restauration, il forme autour de lui le Cénacle, groupe de jeunes romantiques dont le chef de file, en politique et en littérature, est Chateaubriand. Charles X invite le jeune (23 ans) et déjà célèbre poète à son sacre. Avec Cromwell, publié en 1827 et dont la préface devient le manifeste de référence de l’école romantique, Hugo est au sommet de la gloire mais connaît déjà les foudres de la censure, pour sa pièce Marion Delorme, sous Charles X, puis pour Le Roi s’amuse, sous Louis-Philippe.

Admis à l’Académie française en 1841, Hugo, qui participe de tout son talent à la construction du mythe napoléonien, rêve de marcher à une autre tribune sur les traces de Chateaubriand. Il sera exaucé en 1845, quand Louis-Philippe le nomme pair de France. Il déploie une éloquence encore inhabituelle dans les enceintes parlementaires. Après 1848, ses amis proposent, dans les colonnes de L’Evénement, la candidature de Hugo à la présidence.
Il n’obtient que quelques milliers de voix et se rallie à la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte avant de rejoindre, comme député de la Seine, les rangs du parti de la République démocratique. La Chambre retentit alors de ses duels avec un autre ancien pair, Montalembert, sur la liberté de l’enseignement. Après le coup d’Etat du 2 décembre, Hugo est sur la première liste des bannis de France. Il se fixe à Guernesey pendant toute la durée de l’Empire, d’où il publie de violentes attaques contre l’empereur : Napoléon le Petit, en 1852, et les Châtiments, l’année suivante.

La chute de l’Empire le ramène à Paris, mais il connaît des difficultés politiques et familiales. Il ne retrouve un mandat électif qu’en 1876, en devenant sénateur de la Seine, sur proposition du conseil municipal de Paris, présidé par Clemenceau. En 1877, adversaire de la dissolution de la Chambre et du gouvernement du 16 mai, Hugo fait partie du comité de résistance formé par les gauches du Sénat. En réponse aux menaces de coup d’Etat et de restauration monarchiste de Mac-Mahon, il publie Histoire d’un crime.
Après la victoire des Républicains, il soutient les ministères de gauche qui se succèdent au pouvoir. Il meurt en 1885 après avoir traversé plus d’un demi-siècle de vie politique française.

“Quand j’étais pair de France, disait-il, et que je siégeais à gauche, avec Montalembert, Wagram, Eckmühl , Boissy et d’Althon-Shée, j’avais à ma droite un soldat qui était maréchal de France deux ans après ma naissance et qui, lorsque j’arrivais au Luxembourg, me disait : Jeune homme, vous êtes en retard ! C’était Soult, maréchal en 1804.

A ma gauche, chose plus extraordinaire, j’avais un homme qui avait jugé Louis XVI, neuf ans avant ma naissance (c’était Pontécoulant) et, en face de moi, un homme qui avait défendu Beaumarchais dans le procès Goëzman, vingt-cinq ans avant ma naissance. C’était le chancelier Pasquier.” La République fait à Hugo des funérailles nationales et un immense cortège accompagne le cercueil du poète au Panthéon.


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